samedi 16 novembre 2013

80 ans de Mickey et autres considérations

Hou là là, pas beaucoup de temps pour bloguer, ces derniers mois. Les traductions s'enchaînent les unes après les autres sans répit (pour moi). J'ai passé les derniers jours à travailler sur une exposition célébrant les 80 ans du Journal de Mickey que l'on verra au prochain Festival d'Angoulême (et qui tournera ensuite dans différents lieux). 
Bien sûr, on ne s'appesantira pas sur le fait que le Journal de Mickey est octogénaire. D'ailleurs, je constate à cette occasion que les journaux ne vieillissent pas comme les êtres humains. Un journal, ça change avec les époques, ça s'adapte (sinon, comme les dinosaures, ça disparaît). Le Journal de Mickey d'aujourd'hui est très différent de celui des années 1960 dans lequel j'ai appris à lire, qui était lui-même très différent de celui des années 1930. Se pencher sur ces huit décennies, c'est comme parler de plusieurs journaux distincts qui se trouvent avoir porté le même titre. 
Et puis, on découvre des petits faits intéressants, des informations insolites. Par exemple que deux auteurs régulièrement publiés dans le Journal de Mickey ont reçu le Grand Prix de la Ville d'Angoulême. Lesquels ? Florence Cestac et Paul Gillon. Pour la première, ce n'était pas vraiment une surprise, puisque sa série Les Déblok est parue durant les années 1990, donc assez récemment pour que ce soit encore frais dans les mémoires (enfin, dans ma mémoire à moi, qui ai le chic pour me rappeler de toutes sortes de trucs en rapport avec la BD - allez savoir pourquoi). Pour le deuxième, c'est plus inattendu. D'abord parce que l'on oublie souvent que Paul Gillon reçut le Grand Prix en 1982. Ensuite et surtout parce que ses productions pour le Journal de Mickey peuvent passer relativement inaperçues dans une bibliographie - il faut bien - le dire abondante. Il n'empêche : à une époque où il réalisait la bande quotidienne 13, rue de l'Espoir pour France-Soir, Gillon dessina aussi des BD inspirées des séries télé de l'O.R.T.F. La Déesse d'or (1961-1962) et Le Temps des Copains (1962-1964) et l'adaptation en BD d'un film live de Walt Disney, Le Fantôme de Barbe-Noire (1968). 

Peter Ustinov est un des rares acteurs que je trouve plus mignons
quadragénaire que sexagénaire. Son cabotinage insupportable y est probablement
pour quelque chose.

Tiens, en recherchant des images du film en question, je me suis rendu compte que : 1) le rôle du fantôme était bien tenu par Peter Ustinov, comme je le pensais et que 2) Dean Jones, qui joue le jeune premier un peu benêt dans ce film, était aussi à la une de L'Espion aux pattes de velours (1965), d'Un Amour de Coccinelle (1968) et de pas mal de films Disney des années 1960-1970. Sa tête me disait quelque chose. Forcément, à l'époque, on ne voyait que lui.

Peter Ustinov et Dean Jones dans Le Fantôme de Barbe-Noire.
Toute une époque !

Voilà comment on passe insensiblement des 80 ans du Journal de Mickey à un mauvais flashback sur les moments cinématographiques pas forcément les plus glorieux des décennies où j'ai grandi…