mercredi 28 mars 2012

Kristiina Kohlemainen (1956-2012)

Ce soir, je suis allé à la librairie Violette and Co pour une rencontre avec l'auteure suédoise Johanna Hellgren, qui vient de sortir le troisième et dernier volume de sa série Frances aux éditions Cambourakis. L'entretien avec Johanna était très intéressant et m'a permis de découvrir sa fort belle série, mais j'ai eu la tristesse d'apprendre la mort de Kristiina Kohlemainen.
Kristiina, Finlandaise vivant en Suède, avait un enthousiasme apparemment inépuisable et communicatif pour la BD d'auteur et la small press. Créatrice de la Serieteket (Bédéthèque) au sein de la Kulturhuset, énorme centre culturel situé en plein centre de Stockholm, elle y organisait depuis plusieurs années un festival nommé SPX consacré à la Small Press et à la BD indépendante, rebaptisé récemment Stockholms Internationella Seriefestival.
J'avais fait sa connaissance à Stockholm en juillet 2009. Elle m'avait fait venir pour que je donne une conférence sur la BD LGBT (en suédois on dit HBT) à la Kulturhuset à l'occasion de la Gay Pride. Je garderai toujours le souvenir de la visite qu'elle m'avait fait faire de la ville.


Je avais revu Kristiina au dernier festival d'Angoulême, où l'on pouvait voir l'exposition hommage à Strindberg par la fine fleur de la BD d'auteur suédoise, expo qu'elle avait évidemment aidé à organiser (expo visible à l'Institut Suédois de Paris jusqu'au 15 avril). Comme souvent à Angoulême, nous avions à peine eu le temps de nous dire bonjour en pensant que nous aurions une autre occasion de causer. Le cancer qui l'a emportée hier en a décidé autrement.
L'auteur suédois Knut Larsson rend un très bel hommage à Kristiina sur son blog en anglais.

lundi 26 mars 2012

Ça pourrait être…

Ça pourrait être la plage d'une quelconque station balnéaire hors saison. C'est la plage de l'île de Cheung Chau à Hong Kong. Et, oui, il y avait un peu de brume. C'était le 10 février dernier.

lundi 12 mars 2012

Le Musée invisible

On va dire que je ne suis pas rapide, mais ce n’est qu’aujourd’hui, un mois et demi après le festival d’Angoulême, que je viens de m’en rendre compte : je n’ai toujours pas visité le Musée de la Bande Dessinée. Et pourtant, j’étais présent au festival, et cette année j’ai eu le temps de visiter les expositions. Dont une très belle expo intitulée « Le Musée privé d’Art Spiegelman » qui se trouve occuper les locaux dévolus d’ordinaire aux collections permanentes du Musée de la BD. Et qui va continuer à les occuper jusqu’au 6 mai, date de son décrochage.

On a beaucoup commenté l’état de concurrence qui existe, de fait, depuis quelques années, entre le Festival International de la Bande Dessinée et la Cité de la BD. On peut la déplorer, mais elle n’a pas que des effets négatifs, puisque l’édition 2012 du festival voyait l’inauguration de deux expositions liées à la présidence d’Art Spiegelman. Une exposition rétrospective était consacrée à l’œuvre du créateur de Maus, organisée par le Festival et installée, comme il est de tradition, dans le bâtiment Castro de la Cité de la BD, que l’on appelait Centre National de la Bande Dessinée (CNBDI pour faire court) avant son intégration au sein de la Cité, qui regroupe outre ce bâtiment, le Musée de la BD et la Maison des Auteurs. Et dans le même temps, le Musée de la BD accueillait dans ses murs l’exposition « Le Musée privé d’Art Spiegelman ». Il n’y avait pas, à ce niveau, concurrence, mais bien complémentarité, et le résultat était une proposition très riche, qui justifiait à elle seul le déplacement à Angoulême cette année.

Mais dans l’affaire, il faut bien reconnaître aussi que le Musée de la Bande Dessinée a été sacrifié. Rappelons que ce musée qui avait ouvert ses portes en 1991 dans l’actuel bâtiment Castro avait été fermé en 1999, les collections permanentes étant présentées dans le cadre d’une série de « Musées imaginaires de la Bande Dessinée » à partir de janvier 2003. L’actuel Musée a été inauguré en juin 2009. Concrètement, cela veut dire que le « vrai » musée a été fermé pendant dix ans, et que le voilà de nouveau fermé pendant plus de trois mois à peine deux ans et demi après sa réouverture. Et ce justement pendant le Festival de la BD, qui est le moment de l’année où ce musée connaît sa fréquentation maximale.

Certes, on pourra toujours m’objecter que je n’avais qu’à me remuer un peu plus en 2010 et 2011 et trouver le temps d’aller le visiter, ce fameux musée. Ce à quoi je pourrais répondre que si le propre d’une collection permanente n’est pas justement la permanence, alors quel est-il ? Un visiteur passant au Louvre à n’importe quel moment de l’année s’attend à y trouver la Joconde, celui du MoMA de New York les Demoiselles d’Avignon. Pourquoi un visiteur passant au Musée de la Bande Dessinée n’y trouverait-il pas ce qui est décrit sur le site de la Cité de la BD ? Je sais que nous vivons à l’ère du virtuel, mais il me semble dommage que le Musée de la BD, après avoir vécu une décennie dans l’imaginaire, entre de plain pied dans l’invisibilité.

jeudi 8 mars 2012

J'ai vu la Chine je vous l'assure

Enfin, plus exactement, j'ai vu Hong Kong, ce qui n'est qu'un petit bout de la Chine mais qui est déjà pas mal étant donné que je n'avais devant moi que quatre jours (et trois nuits). C'est assez impressionnant. Nous étions (nous, c'est mon ami Bruno et moi) logés dans l'hôtel Metropark Mongkok. Comme on pourra le constater en cliquant sur ce lien, cet établissement est situé au nord de la partie principale de Kowloon, la péninsule qui fait face à l'île de Hong Kong proprement dite, et à proximité de Nathan Road, une artère commerçante qui s'étire sur plus de trois kilomètres. Ce qui est amusant lorsque l'on explore Nathan Road avec Google Street view, c'est qu'on a l'impression que cette grande rue n'est pas trop fréquentée. Les photos ont dû y être prises tôt le matin car je peux vous assurer que toute la journée et jusque tard le soir, c'est la cohue. Mais une cohue bonhomme, au sein de laquelle on ne se sent pas stressé comme dans la foule d'une grande ville occidentale. En tout cas, c'est l'impression que j'ai ressentie.
La photo ci-dessus n'est pas de Nathan Road mais d'une rue parallèle, plus petite, d'où l'on voyait bien le contraste entre les différents types de constructions.