samedi 22 octobre 2011

Look! Up in the sky!

Dire qu'il y a une semaine, jour pour jour, il faisait ce beau ciel bleu. Mais n'allez pas croire que je me plaigne, non, non, non. J'aime bien l'hiver, ne serait-ce que parce qu'il est tellement agréable d'être au chaud dedans quand il fait froid dehors.

mercredi 19 octobre 2011

jeudi 29 septembre 2011

Ces occidentaux se ressemblent tous !

Ces jours derniers, je suis allé faire un petit séjour à Londres, et j'en ai rapporté, disons, quelques livres. Dans le lot, un exemplaire de Bat-Manga!, un gros livre trouvé chez un soldeur. Crédité à Chip Kidd, Geoff Spear et Saul Ferris, il s'agit d'un recueil de bandes de Batman réalisées par le dessinateur japonais Jirô Kuwata pour l'hebdomadaire Shônen King en 1966 et 1967. La série télévisée de Batman passait alors sur les écrans nippons et les responsables de la revue avaient demandé à Kuwata d'en réaliser une version en BD, sans doute jugée plus acceptable pour les lecteurs du cru que les comics d'origine.
Un aspect du Batman japonais qui frappe immédiatement le lecteur occidental, c'est que Kuwata ne fait pas le moindre effort pour faire ressembler ses versions de Bruce Wayne et Dick Grayson aux versions américaines, ou même aux acteurs jouant les rôles dans la série télévisée. Il se contente de reprendre les personnages de sa série précédente, 8-man, qu'il dessinait dans Shônen Magazine sur scénario de Kazumasa Hirai. Hachirô Azuma, l'alias d'8-man, sert de modèle à Bruce Wayne, Ichirô, le jeune assistant d'Hachirô, prête ses traits à Dick Grayson.
Quand on y réfléchit, cela n'a rien d'étonnant. Pour un dessinateur de BD, créer de toutes pièces un nouveau personnage et apprendre à le maîtriser graphiquement (afin qu'il soit toujours lui-même d'une case à l'autre) demande un certain temps. Le temps, les auteurs de BD populaire n'en ont guère, trop occupés qu'ils sont par la simple production de leurs planches. Logiquement, la BD populaire, qu'elle soit européenne, américaine ou asiatique, regorge de personnages identiques, souvent des "types" (le beau héros, la copine du héros, l'assistant du héros, le méchant…).
Dans cette optique, le fait qu'Osamu Tezuka considère ses personnages comme des acteurs à qui il fait endosser des rôles apparaît moins comme un hommage appuyé au cinéma et au dessin animé que comme une justification - certes habile - à son utilisation récurrente des mêmes figures, une pratique courante dans la bande dessinée.

Ci-dessus, Hachirô Azuma en train de distraire son jeune assistant Ichirô afin qu'il ne remarque pas qu'il s'est habilement éclipsé sous l'identité d'8-man.

Hachirô et Ichirô font des heures sup', non pas dans un bateau mais dans une Batmobile.

vendredi 19 août 2011

Où je baratine à propos du bara


En ce moment, j'écris un article sur le bara. Ou plutôt, en ce moment, je devrais être en train d'écrire un article sur le bara, qui est commencé mais que je ne finirai qu'après quelques traductions urgentes. Pour ceux qui l'ignorent (la majorité de la population mondiale, j'imagine) le bara est un genre de BD japonaise destiné au lectorat homosexuel. Non, je ne parle pas du yaoi, qui est destiné aux lectrices hétérosexuelles. Le bara, ce sont des BD qui paraissent dans les revues gays japonaises (ou, depuis les années 2000, dans des livres-revues spécifiques au genre). Les personnages ont des physiques très masculins, et les histoires parlent de relations entre hommes, très souvent en mettant en avant la composante sexuelle, mais pas uniquement. L'article que je prépare doit paraître dans la nouvelle édition mise à jour et augmentée du premier numéro de Mangas 10000 images.
Le seul auteur de bara dont les œuvres sont largement disponibles en français est Gengoroh Tagame que, personnellement, j'adore, mais dont je comprends parfaitement que l'on puisse trouver son univers quelque peu excessif (bon, là, je mets un lien vers son bouquin le plus gentil). Or, ne voilà-t-il pas qu'un éditeur italien tout nouveau, renbooks, entreprend de traduire un auteur de bara nettement plus "tout public", Kotaro Takemoto. "Baciando il cielo" signifie "embrasser le ciel", et dans l'original nippon, il y a un jeu de mot, car l'un des jeunes gens de l'histoire qui donne son titre au recueil s'appelle Sora, ce qui signifie "ciel" en japonais. Bref, tout cela pour dire que ceux qui veulent découvrir cet auteur sans avoir à apprendre le japonais peuvent désormais le faire (bon, d'accord, il faut connaître l'italien, mais reconnaissez que c'est autrement plus facile pour un Français), et ce d'autant plus facilement qu'il est disponible sur Amazon Italie.
Au fait, "bara" signifie "rose" en japonais. Ah, romantisme, quand tu nous tiens…

jeudi 18 août 2011

Cherche-t-on à nous faire prendre des DC pour des Green Lantern ?

Oui, je sais, il n'est pas tout jeune, ce jeu de mot. Quelqu'un (je ne sais plus qui) l'avait lancé dans Scarce, la revue sur la BD américaine dont je fus l'un des pères fondateurs à une époque que les moins de gngngn ans ne peuvent pas connaître. Depuis, chaque fois que le nom de Green Lantern est mentionné, je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce jeux de mots laid qui agace les gens bêtes. Et en ce moment, il est fort question de Green Lantern, en raison de la sortie imminente d'un film à lui consacré.
En faisant mes courses ce matin, j'ai même vu le dit personnage décliné en livres pour enfants à la vitrine d'une librairie. Les images étaient essentiellement tirées du film, sauf une, un dessin au trait représentant Green Lantern version Hal Jordan dans un graphisme qui mélangeait les influences de Gil Kane, Neal Adams et Dick Giordano. J'y ai vu une certaine ironie, parce que le bellâtre musclé qui interprète le rôle dans le film ressemble plutôt à Kyle Rainer, le Green Lantern des années 1990. Kane, Adams et Giordano sont en revanche des graphistes des années 1960-1970 et leur influence s'est faite sentir sur le personnage jusque dans les années 1980. Bref, on était dans le post-modernisme total, et je me demande si la version dessinée et la version "photo de film" ne risquent pas de provoquer chez les enfants et les adolescents à qui les images que j'ai vues étaient destinées la réaction suivante : "Ben… C'est pas le même !"
En tout cas, je ne dois pas être encore complètement blasé, puisque la vue de ce personnage de Green Lantern, si confidentiel à l'époque où je l'ai découvert, désormais étalé partout, m'étonne encore. Et je ne peux m'empêcher de penser qu'une des raisons de cette confidentialité était la haine que portait la Commission de Surveillance des publications destinées à la jeunesse à l'encontre des super-héros. Quel dommage que la plupart des pisse-vinaigre moralisateurs qui ont empêché (entre autres) la diffusion en France de la bande dessinée Green Lantern pendant presque toutes les années 1960 ne puissent le voir aujourd'hui étaler partout son costume émeraude "modernisé" par Hollywood. Il y aurait au moins un bon côté à cette invasion de Green Lanterns sur nos panneaux publicitaires. Car je dois vous l'avouer : Green Lantern est un super-héros qui m'a toujours laissé profondément indifférent.

mardi 19 juillet 2011

Le soleil s'est couché il n'y a pas longtemps…


…et y a pas à dire, ça a de la gueule !

mercredi 13 juillet 2011

Une lecture

C'est parce que je m'intéresse depuis longtemps au travail de Dominique Hé que l'un de mes amis m'a donné le dernier album de la série Secrets bancaires USA : Norman Brothers, qu'il dessine sur des scénarios de Philippe Richelle.
Évidemment, Norman Brothers n'est pas nécessairement le meilleur point d'entrée dans une histoire, s'agissant de la deuxième moitié d'un récit en deux parties dont je n'ai évidemment pas lu la première. Cependant, je n'ai pas eu l'impression d'avoir raté grand chose et je me suis même demandé si les auteurs n'auraient pas eu intérêt à réaliser un seul gros album de soixante ou soixante-dix pages plutôt que deux quarante-six pages qui obligent le lecteur de la première partie à revenir un an plus tard pour savoir la fin, si tant est que cela l'intéresse encore. Parce que cette histoire d'enquête sur le "suicide" d'un trader qui avait mis sa banque en grosses difficultés financières n'a pas beaucoup plus d'intérêt, et même moins, sans doute, que la même chose racontée sous la forme d'un épisode d'une série télé. Comme j'ai dû lire l'album en une vingtaine de minutes, une version télé aurait pris à peu près la même durée que la lecture des deux tomes. Et il y aurait un nouvel épisode la semaine prochaine, pas la moitié d'un épisode dans un an. En comic book, cela aurait donné la matière à six numéros mensuels d'une série, repris ensuite sous forme de trade paperback vendus en librairie.
Je suis vraiment gêné de ne pas être plus enthousiaste vis-à-vis de quelque chose qui a quand même demandé deux ans de travail à ses auteurs (un an par album). L'intérêt de cette BD ne me paraît pas être dans la "passionnante plongée dans les plus hautes sphères de la finance" que promet la quatrième de couverture mais plutôt dans l'intérêt humain que l'on peut trouver dans l'histoire du trader décédé, de ceux qui ont commandité ce qui s'avère être un meurtre (pourquoi l'ont-ils fait ?) et dans la vie quotidienne de Capelli et Horowitz, les deux policiers qui mènent l'enquête. Or, quarante-six pages par an, ce n'est vraiment pas beaucoup pour plonger le lecteur dans cette humanité. On reste plutôt au niveau du cliché, par exemple Horowitz se faisant du souci pour sa petite famille (sa fille a une otite) et la petite famille se faisant du souci pour Papa quand celui-ci est blessé au cours de l'enquête. Et puis, un petit cliché pour moi, qui regrette le manque de personnages gays dans la BD franco-belge : le trader était en relation avec un prostitué cocaïnomane.

samedi 9 juillet 2011

Deux cases avec Marvelo

Ce sont juste deux cases d'une aventure de Marvelo Monarch of Magicians tirées du livre Supermen! The First Wave of Comic Book Heroes 1936-1941 (Fantagraphics Books, 2009). L'histoire, écrite par Gardner Fox et dessinée par Fred Guardineer, est parue dans Big Shot Comics n°1, daté de mai 1940. Elle est assez classique : Marvelo, le roi des magiciens, débarque en Amérique venu d'on ne sait trop où pour lutter contre le mal ; il entreprend aussitôt de mettre un terme au crime organisé à l'aide de ses pouvoirs magiques. C'est plutôt de la confrontation entre une réalité dessinée de manière précise par Guardineer et les actions extraordinaires de Marvelo que naît la fascination. Cette réalité rendue tangible par le trait soigné et quelque peu prosaïque se met soudain à tanguer, à onduler, à se dérober sous les pas. Ce chaos a, bien sûr, pour but de rétablir l'ordre, ce qui n'est pas la moindre ironie de cette histoire.

vendredi 8 juillet 2011

Conversation nocturne

Cette nuit, j'ai rêvé que j'étais en conversation avec le scénariste britannique Alan Moore. Une conversation assez rapprochée pour que je passe ma main dans son abondante chevelure (à moins qu'il ne se soit agi de son abondante barbe) sans qu'il se formalise de ce geste familier. Et de lui expliquer que si la langue anglaise a un seul mot "hair" pour désigner ce qui pousse sur la tête et sur le reste du corps, le français distingue les "cheveux" des "poils". J'en conclus que dans mon rêve, je parlais anglais, ce qui est somme toute normal puisqu'Alan Moore ne parle pas français.

vendredi 24 juin 2011

Retrouvé : une photo de moi à Boston…

…en octobre de l'année dernière. La preuve que je suis à Boston, c'est que je porte mon tee-shirt avec "Boston" écrit dessus, acheté dans un supermarché du quartier où habite mon ami Jim. La date est probablement exacte, mais certainement pas l'heure. Je ne serais sûrement pas en train de visiter un bâtiment de l'université de Boston à 8h 35 du matin. Même avec le décalage horaire, ce n'est pas de l'ordre du possible.

mercredi 22 juin 2011

Acheté aujourd'hui : la carotte tire-bouchons

Le dernier cri de l'ingéniosité et du savoir-faire français en matière de technologie. Entièrement bio-dégradable. Le must !

lundi 20 juin 2011

Auto-édition : le point aveugle de la BD

La prochaine université d'été de la bande dessinée à Angoulême est tout entière consacrée à l'auteur. En consultant le programme mis en ligne sur le site de la Cité de la BD, organisatrice de ces journées, mon intérêt est éveillé par le mot "auto-édition". Je cite l'intitulé de la table ronde du vendredi 8 juillet à 9h 15 :
9h15 table ronde édition alternative, micro-édition, autoédition, quelles perspectives ?
Le succès de l’édition alternative au tournant des années 1990 a démontré la viabilité d’une démarche s’aventurant hors des sentiers battus et a contribué à modifier sensiblement le paysage éditorial. Qu’en est-il aujourd’hui ?
avec
Pierre Jeanneau Editions polystyrène | Loïc Néhou, ego comme x | Soline Scutella, Scutella éditions | Pierre-Laurent Daurès École européenne supérieure de l’image
Toute de suite, je flaire le problème : qui, parmi les intervenants, va parler d'auto-édition ? Ego comme X , les Editions polystyrène et Scutella éditions sont de petites structures éditoriales destinées à publier le travail de plusieurs auteurs. Rien à voir avec un auto-éditeur qui, par définition, ne publie que son propre travail.
Une fois de plus, je constate l'incapacité des Français à ne serait-ce qu'envisager ce que peut être l'auto-édition. Outre-Atlantique, la donne est bien différente. Il y est très courant que les jeunes auteurs s'y auto-éditent et il ne manque pas d'exemples de créateurs dont l'essentiel des œuvres (ou les œuvres essentielles) a été auto-éditée : Dave Sim, bien sûr, créateur de Cerebus, mais aussi John Porcellino, qui publie depuis plus de vingt ans King-Cat Comics & Stories. Mais on pourrait aussi citer Kevin Eastman et Peter Laird, créateurs et éditeurs des Tortues Ninja et Eddie Campbell, dont le label d'édition, aujourd'hui défunt, publia la première compilation en livre du roman graphique From Hell. En France, on aurait du mal à trouver de tels exemples. Les auto-éditeurs les plus connus (Jean Graton, Tabary, Claire Brétécher jusque récemment) ont acquis leurs notoriété d'auteurs en étant publiés, parfois longtemps, par de "vrais" éditeurs. Même la génération des "indépendants" des années 1990 voit l'émergence de petites structures généralement associatives, pas d'auteurs isolés prenant leur destin en main. En France, une telle démarche est suspecte. On se demande si le fait que la personne s'auto-édite ne signifie pas tout simplement qu'elle est incapable de trouver un éditeur et ce, non pas parce que sa démarche créative serait trop originale, mais par manque de talent. Talent dont, c'est bien connu, seul un éditeur est à même de juger.
Pour en revenir à la table ronde de l'université d'été, on aurait pu imaginer la présence d'un auteur publiant ses BD en ligne sur le net et se chargeant lui-même de l'édition "papier". Là encore, les exemples ne manquent pas aux Etats-Unis et au Canada, mais par contre, chez nous, l'oiseau rare serait bien dur à dénicher.
Il faut se rendre à l'évidence : les Français sont culturellement incapables d'appréhender ne serait-ce que la notion d'auto-édition et ce n'est pas le fait d'inclure ce terme dans l'intitulé d'une table ronde qui y changera quoi que ce soit - surtout quand il est évident qu'aucun intervenant n'a la compétence requise pour en parler. D'ailleurs, la suite de la matinée est sans équivoque :

10h20 table ronde l’aide à l’édition
Aujourd’hui comme hier de nombreux projets de jeunes auteurs voient le jour par le biais de petites structures le plus souvent soutenues financièrement. Elles sont par ailleurs de plus en plus fragilisées (surproduction, contexte économique actuel) et le seront peut-être de plus en plus si les années à venir confirment une baisse de l’intervention publique.
avec le
Centre national du livre | Emmanuelle Lavoix responsable du programme de soutien à l’édition pour le Centre du Livre Poitou-Charentes | Frédéric Cros directeur du Pôle Image Magelis | Pili Muñoz directrice de la maison des auteurs - la Cité

11h30 rencontre créer sa maison d’édition BD : oui mais comment ?
Déterminer sa ligne éditoriale, construire un catalogue, trouver le financement, choisir un mode de diffusion, savoir communiquer… avec
Thierry Groensteen Actes Sud - l’An2 | Arnaud Bauer Manolosanctis | Greg Neyret Bamboo |Jean-Philippe Martin directeur de l’action culturelle - la Cité

Il ne s'agit pas d'aider l'auteur à se prendre en main mais bien de l'aiguiller, encore et toujours, vers des structures collectives, quitte à ce qu'il les crée lui-même. Mais surtout, surtout, pas tout seul !

dimanche 19 juin 2011

Apparition d'un barbu dans mon carnet

Honnêtement, je ne sais pas d'où il venait. Sans doute des profondeurs de mon inconscient. (C'est bien pratique, l'inconscient.)

lundi 13 juin 2011

Mon vieux sac

Ce n'est qu'un vieux sac qui me sert de cabas pour les courses. L'une de ses deux poignées est fendue et va bientôt lâcher. Il faudra que j'en trouve un autre. Je jetterai ce sac à la poubelle. Mais ce sera avec un pincement au cœur. Ce sac a une histoire. Je l'ai eu en Australie en août 1986. J'effectuais mon service national en tant que coopérant à l'Alliance Française de Melbourne. Pierre était venu vivre avec moi. Lors de vacances, nous avons fait un voyage organisé qui nous a menés du centre de l'Australie (Ayers Rock) jusqu'à son extrême Nord (Darwin). Le tour opérateur nous avait donné ces sacs (portant son nom : Viva Holidays) et bizarrement, nous les avions rapportés en France (sans doute nous en étions-nous servis pour transporter les affaires que nous voulions garder avec nous pendant le long voyage de retour en avion). Par la suite, les deux sacs ne nous ont plus guère servi que pendant d'autres vacances, jusqu'au jour où la poignée de l'un ayant craqué, il fut jeté à la poubelle. Restait l'autre. Que je me suis mis à utiliser régulièrement quand j'ai dû me mettre à faire les courses dans les magasins du quartier, Pierre ne conduisant plus sa voiture et ne nous emmenant plus faire les provisions au magasin Carrefour de la Porte de Montreuil. Au début, j'ai détesté sortir dans la rue avec mon cabas comme la première ménagère de moins de 50 ans venue. Et puis, j'y ai pris goût, à ces promenades quasi quotidiennes dans mon quartier. Avec ce vieux sac, souvenir d'une époque - plus heureuse ? en tout cas, plus insouciante.

dimanche 12 juin 2011

Le grand chambardement de l'univers DC (encore un)

Le moins que l'on puisse reconnaître aux Américains, c'est qu'ils ont le sens de la publicité. Alors que dans le domaine franco-belge, on peine à faire parler de BD autrement qu'au moment du festival d'Angoulême, les éditeurs de comics parviennent régulièrement à mobiliser les médias autour d'événements qui n'en sont que dans le microcosme des lecteurs de comic books, un univers qui ne cesse de se contracter. Le dernier buzz à la mode, c'est l'annonce par DC comics qu'ils allaient relancer en septembre tous les comics qu'ils publient au numéro 1 et faire coïncider ce "grand moment" avec l'inauguration d'un nouvel univers DC. Si l'on ajoute que le grand remaniement éditorial en question succède au crossover de l'été, Flashpoint, durant lequel tout l'univers fictionnel de DC est affecté par un changement lié au personnage de Flash, l'annonce fait furieusement penser à une version moderne du crossover en douze parties Crisis on Infinite Earths et du remaniement éditorial qui s'ensuivit en… 1986.
Grosso modo : on change les données de base et on relance tout à zéro, sans des années de continuité encombrante pour dicter aux scénaristes ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire. Du moins, en théorie. Parce que dans la pratique, l'un des résultats est un univers fictionnel de plus en plus complexe du fait de l'intégration de force dans le monde DC de panthéons super-héroïques entiers venus d'autres maisons d'édition et tombés dans le giron DC par le biais de rachats. Dans le monde de l'entreprise, l'absorption d'une société par une autre se passe rarement sans anicroche (on pourra lire un fort intéressant article à ce sujet dans le numéro du Tigre de juin 2011, "De la mondialisation appliquée à l'édition") mais dans le monde imaginaire des super-héros, c'est généralement une belle catastrophe. Non, même pas belle, en fait. Juste catastrophique.
Pour ceux qui ne connaissent rien aux arcanes de la BD américaine, une explication rapide : les comics de super-héros ont connu une première période de succès à la fin des années 1930 et au début des années 1940, suivie par une éclipse d'une dizaine d'années, avant de revenir en force à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Les deux principaux éditeurs du genre, DC et Marvel, ont alors adopté des stratégies différentes : tandis que Marvel intégrait dans une même continuité toute son histoire, DC situait ses récits contemporains dans un monde faisant partie d'une infinité de mondes parallèles. Ce qui ne pouvait se loger dans l'univers de référence ("Terre-1") trouvait tout naturellement sa place dans un monde parallèle, qu'il s'agisse des héros DC des années 1940 (habitants d'un monde nommé "Terre-2" alors qu'il était chronologiquement apparu en premier, mais passons) ou des personnages rachetés à d'autres éditeurs, ce dont DC ne se privait pas dès les années 1950. Ainsi, les héros des firmes Quality et Fawcett se virent-ils placés sur Terre-X et Terre-S (pour Shazam, ce monde étant celui de Captain Marvel et sa "famille"). La stratégie de DC, inaugurée au début des années 1960, fut brusquement remisée au magasin des accessoires démodés au milieu des années 1980, quand il fut décidé que la seule politique valable en la matière était celle de Marvel et qu'il fallait désormais un univers DC unifié. Ce qui fut fait, après une maxi-série Crisis on Infinite Earths censée donner une "explication" dans la fiction à ce qui n'était rien d'autre qu'une décision éditoriale.
Inutile de dire que l'explication en question n'avait ni queue ni tête (un petit problème de robinets : combien de temps faut-il à une vague de néant pour détruire un univers en théorie infini, et combien de temps faut-il pour que l'opération se répète dans une infinité d'univers également infinis ? À mon avis, très longtemps, mais ce n'est pas celui de Marv Wolfman, le scénariste de Crisis, qui a de toute façon une notion du temps assez élastique puisqu'il situe la France de Louis XIII au Moyen-Âge). Et qu'elle posait plus de problèmes qu'elle ne prétendait en résoudre. Et surtout, à l'issue de Crisis, on se retrouva avec un univers DC salement encombré de super-héros, puisque désormais peuplé de ceux de Terre-1, Terre-2, Terre-X, Terre-S, et par-dessus le marché des personnages rachetés à la maison d'édition Charlton.
Depuis, les choses n'ont fait qu'empirer, DC continuant de racheter des maisons d'édition et leurs catalogues de personnages (ou plutôt de properties, comme on dit dans le jargon des comics). Je ne suis pas sûr du statut des personnages d'Archie Comics/Red Circle, qui ont fait l'objet de deux tentatives ratées pour les relancer, la dernière datant de quelques années à peine, mais par contre, on a pu voir récemment l'univers DC intégrer le "Dakotaverse" contenant les super-héros ethniques de la firme associée Milestone (inactive depuis les années 1990), et le "nouvel univers DC" qui démarre en septembre intégrera l'univers Wildstorm, du nom de la firme fondée par Jim Lee dans le cadre de la maison d'édition Image Comics, et qui était depuis son rachat par DC, considéré comme un univers parallèle.
Ah oui, j'oubliais de le mentionner : DC a réintroduit les univers parallèles depuis pas mal d'années, d'abord dans le cadre du concept assez flou d'"Hypertemps", puis de manière officielle suite à la série hebdomaire 52. Depuis, l'univers DC est un parmi cinquante-deux univers parallèles. Pourquoi cinquante-deux ? Je n'en ai aucune idée et cela ne m'empêche pas de dormir. En tout cas, il semble que l'univers Wildstorm ait jusque là fait partie de ces cinquante-deux mondes parallèles. Et que la principale raison de sa brusque fusion avec l'univers DC (enfin plutôt, avec le monde de référence de l'univers DC) soit la montée en grade de Jim Lee, désormais l'un des principaux responsables éditoriaux de la firme.
Alors une fois de plus, comme il y a vingt-cinq ans, une décision éditoriale entraîne une modification de l'univers fictionnel. Ce n'est d'ailleurs pas la seule. DC n'en finit pas, ces derniers temps, d'annoncer ce qui va changer, et mon camarade Alex Nikolavitch s'est exprimé sur son blog au sujet du sacrilège que représente pour lui la disparition du slip rouge de Superman. (Je trouve que mes amis hétérosexuels ont parfois d'étranges priorités.) Pour ma part, ce qui m'a interpellé au niveau du vécu, c'est le relaunch imminent de Stormwatch (sur scénario du toujours intéressant Paul Cornell) avec en arrière-plan le retour du couple gay le plus célèbre des comics, Appolo et le Midnighter. D'un côté, je trouve assommant cette énième intégration d'un univers fictionnel étranger dans celui de DC, qui commence à être tellement encombré de super-héros qu'on ne doit plus pouvoir aller y faire ses courses à l'épicerie du coin sans tomber sur un règlement de comptes entre représentants du bien et suppôts du mal. De l'autre, je comprends parfaitement cette nécessité de valoriser des personnages et des séries en les situant dans le "véritable" univers DC et non pas dans un monde parallèle à la périphérie (et donc non concerné par les crossovers qui viennent régulièrement relancer la machine des ventes).
Verra-t-on un team up entre Superman et Batman et Apollo et le Midnighter (qui sont les Superman et Batman de l'univers Wildstorm) ? Si c'est le cas, malgré tout ce que je viens de dire, j'achète.

C'est peut-être le but non avoué de DC, d'ailleurs : rameuter quelques lecteurs en augmentant la part visible des minorités. La nouvelle Justice League of America n'est rien d'autre que celle de 1960 où l'on remplace le vert Martian Manhunter par le noir Cyborg (ex-Teen Titan). Et le martien en question, que devient-il ? Il se retrouve dans Stormwatch, aux côtés , entre autres, du Midnighter. Je ne sais pas si l'on en veut à mon argent, mais cela ne me semble pas totalement exclu.

samedi 11 juin 2011

Le livre que je traduis en ce moment

Actuellement, je traduis ce gros pavé. Je devrais dire plutôt que je finis de traduire ce gros pavé, car j'en ai déjà traduit plus de cinq cents pages dans l'édition en quatre volumes de la série Alec parue aux éditions Çà et Là. Il ne me reste donc à traduire "que" les quelques quatre-vingts pages de cette édition intégrale qui ne sont pas incluses dans les autres volumes.
J'ai quand même une relation étrange avec Eddie Campbell : chaque fois que je traduis une BD qu'il a dessinée, cela finit par un volume de plus de cinq cents pages. On me dira que ce n'est, au final, que la deuxième fois, la précédente étant ce petit livre. Il n'empêche que je me méfie…

mercredi 1 juin 2011

Ceci n'est pas une église

C'est un restaurant à Muswell Hill.

samedi 28 mai 2011

Le ciel est rouge

Ou rose ? Saumon ? Lie de vin ?

jeudi 26 mai 2011

Déjeuner avec le père de Finn et Charlie

Aujourd'hui, j'ai déjeuné avec Tony Breed, qui est américain et réalise depuis 2006 le strip hebdomadaire en ligne Finn and Charlie are HITCHED. Finn, c'est le petit costaud et poilu, Charlie c'est le grand mince. Et "hitched", c'est un mot d'argot pour "marié", mot que Tony préférait éviter. En tout cas, c'est une BD très attachante et drôle et je ne saurais trop vous conseiller de la lire.

mardi 24 mai 2011

Une énorme boule lumineuse au-dessus de Paris !

Bon, c'était peut-être le soleil, après tout. Ne paniquons pas.

lundi 23 mai 2011

dimanche 22 mai 2011

Le Général Ross est perplexe

Comment se transformer en Hulk rouge sans perdre sa moustache (qui fait tout son charme) ?

jeudi 19 mai 2011

Une belle porte

À Paris 10e, rue du Château d'Eau, près de la place de la République.

mercredi 18 mai 2011

Vernissage de l'exposition Jérômeuh

Ce soir, vernissage de l'exposition de planches originales du jeune Jérômeuh à la galerie Napoléon. L'occasion aussi de fêter la sortie de son premier livre Les Petites histoires viriles. Et, pour ceux qui l'avaient déjà acheté, de se le faire dédicacer par l'auteur.

mardi 17 mai 2011

Embrassez un homme à moustache pour la Journée mondiale contre l'homophobie

Surtout si vous êtes un monsieur. Si vous n'avez pas d'homme à moustache sous la main, je vous en ai dessiné un. Les dames sont invitées à embrasser d'autres dames, qu'elles aient ou non de la moustache.

lundi 16 mai 2011

Mon père adorait Robby le robot…


… du film Planète Interdite (1956) mais personnellement, je préférais son maîmaître, Morbius, interprété par l'acteur Walter Pidgeon :


samedi 14 mai 2011

vendredi 13 mai 2011

mercredi 11 mai 2011

dimanche 8 mai 2011

vendredi 6 mai 2011

mercredi 4 mai 2011

mardi 3 mai 2011

lundi 2 mai 2011

Si même le Ciel s'y met !

Ceci est une reproduction de la couverture d'un numéro de Gabriel, fanzine du CRIABD (Centre Religieux d'Info et d'Analyse de la BD). Je l'ai trouvé au dernier Festival d'Angoulême, sur une table de la salle de presse. Plus précisément, sur LA table de la salle de presse, parmi une dizaine, à laquelle je m'étais assis. Et je tombe sur ce fanzine, apparemment abandonné là. Avec un mignon barbu en couverture. Le tout, semble-t-il, tombé du ciel. L'image est un dessin de Jean-Claude Servais pour l'album Orval, qui retrace l'histoire de l'abbaye du même nom (éditions Dupuis, collection "Aire Libre"). De toutes les images issues de BD qui pullulent au Festival d'Angoulême, il a fallu que ce soit précisément celle-là qui me tombe sous le nez. Il y aurait presque de quoi croire au bon Dieu !

dimanche 1 mai 2011

I am amorous of thy body, Jokanaan!

Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase de la Salomé d'Oscar Wilde m'est restée dans la tête.

I don't know why, but this quote from Oscar Wilde's Salomé sticks in my mind.